Article mis à jour le 12 Mai 2020

Opus Numerica - Le Blog. Communication Digitale et Stratégies Numériques

Community Management sur LinkedIn : tous winners ?

par | 19 Déc 2017

Le bonheur, ça se partage… vraiment ?

Franchement, vous y croyez, vous, à tous ces managers, CEOs et owners généreux, heureux, épanouis, décontractés ? Tellement épanouis qu’ils ne peuvent s’empêcher de partager leur succès et les preuves de leur bonté (vis-à-vis du petit personnel) sur les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn ?

« Il n’y a pas d’amour heureux », écrit Aragon en 1943. Par-delà la conception poétique d’un amour absolu et inaccessible, on pourrait proposer une autre lecture, en étendant le concept à l’existence humaine en général : le bonheur, s’il peut éventuellement être partagé, n’a pas besoin d’être raconté.

Le bonheur, c’est surtout fait pour être vécu. En serait-il autrement pour le manager/internaute heureux ? Les réseaux sociaux seraient-ils la pierre angulaire d’un monde rose et lisse ?

Je ne dis pas que l’optimisme et la bonne humeur n’ont pas de place sur LinkedIn ou sur les autres réseaux sociaux professionnels. Je suis juste un peu dubitative quant à la réalité de tout ce bonheur et cette philanthropie (auto)proclamés, voire revendiqués sur la place publique. Et aussi, parfois, j’avoue, consternée par le niveau de certaines publications (bourrées de fautes, sans ponctuation, employant le tutoiement sans finesse, mélangeant des concepts de développement personnel fraîchement rencontrés sans intégration vraiment pertinente dans le discours, etc.).

Je suis très réservée aussi sur toutes ces vidéos de qualité parfois (volontairement ?) médiocre partagées par des aspirants gourous du marketing pour vous aider à… quoi, au fait ? Gagner plein d’argent à grand renfort de smileys et d’anglicismes, de disruption et d’évangélisation, de poncifs et de pseudo-révolte consensuelle ?

D’ailleurs à propos de lieux communs et d’évidence…

So cheesy…

Sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, on est censé partager des contenus professionnels (intéressants), montrer son expertise sur un sujet et, oui, aussi, échanger en tout convivialité sur des sujets d’actualité divers.

Certes, nous sommes des êtres de relation et les différents secteurs de la vie ne sont plus vraiment cloisonnés – ce qui ne veut pas dire qu’il soit judicieux de tout confondre et de ne plus faire aucune distinction entre le privé et le professionnel, le travail et les loisirs… Fusion, confusion !

Je reste pourtant perplexe devant les photos de chats, puppies et autres couchers de soleil postés de plus en plus fréquemment sur LinkedIn. Je suis tout aussi songeuse quand je vois des centaines de likes ou de commentaires sur des nouvelles qui me semblent non seulement totalement dénuées d’intérêt, mais parfois aussi tellement clairement démagogiques que je me demande pourquoi les autres y réagissent.

L’intelligence a-t-elle été à ce point nivelée par le bas sur les réseaux sociaux qu’il apparaisse naturel de répondre à une publication qui en est dénuée, même sur un réseau professionnel comme LinkedIn ? Ou bien cela manifeste-t-il simplement une volonté opportuniste de saisir une occasion d’être remarqué, à moindre effort ?

Il est vrai qu’avec un « J’aime », on ne prend pas trop de risques. C’est un « engagement » facile à tenir. Pas même besoin de mots pour se faire voir et valoir.

D’ailleurs à propos de mots…

Eloge du vide numérique

« Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi », dit le proverbe japonais. Sur les réseaux sociaux plus encore qu’ailleurs, il est recommandé de tourner sept fois ses doigts sur son clavier avant de poster une contribution.

Ce qui a été publié ne peut pas totalement être effacé. Entre les données stockées par les différents sites même après leur suppression, le cache de Google, le jeu du référencement naturel, les enregistrements possibles par des tiers… Votre contenu, une fois en ligne, vous échappe. Pas réellement de contrôle Z possible.

Bien sûr, chacun soigne son e-reputation selon sa propre conception de ce qui est bon ou pas pour son image, en fonction des paramètres qu’il ou elle a personnellement définis. Ou pas.

Je relisais récemment (sur Facebook) un extrait de Mallarmé. Le parnassien et perfectionniste poète serait sans doute affolé face à l’immédiateté, voire la frénésie de publication qui affecte l’internaute contemporain. Je ne parle même pas de la forme, des fautes d’orthographes et des non-sens.

Mon questionnement devant certaines contributions : est-ce que, vraiment, l’auteur a pensé, ne fut-ce qu’un instant, que son commentaire pût présenter un intérêt quelconque ?

Alors pourquoi cet article ?

Cet article est un gentil petit coup de gueule numérique sans intention particulière. Il est inspiré par mon agacement face à la perte de temps et d’efficacité de la veille sur les réseaux sociaux, générée par le nombre croissant de contenus plus ou moins inadaptés ou inintéressants. Je ne peux ignorer systématiquement ces derniers, sous peine d’entretenir pour moi-même l’illusion d’un monde numérique rose et lisse.

Mes articles sont généralement optimisés SEO. Ils visent à améliorer le référencement naturel de mon site web et à développer mon réseau professionnel. Mais de temps en temps, comme ici, je me fais plaisir en explorant une idée qui m’a interpellée, juste pour le plaisir d’écrire et de penser.

Car nous ne sommes pas seulement des êtres de relation. Nous sommes aussi des êtres pensants. Alors exploitons les fantastiques ressources et possibilités des réseaux sociaux et du numérique ! Mais rappelons-nous que, comme l’argent selon Shakespeare, Horace ou Alexandre Dumas (la source est incertaine), le digital est un bon serviteur mais un mauvais maître.

Vos avis personnels et commentaires sont bienvenus, ici ou sur LinkedIn !

Dans cet article, le masculin a été utilisé afin d’alléger le style rédactionnel, sans parti-pris idéologique relatif au genre.

Les réseaux sociaux vous laissent perplexe ?

Je peux vous informer et vous former.

Êtes-vous un Yes Man ?

Le développement personnel mal interprété peut avoir des effets inattendus…

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Abonnement Newsletter

[mc4wp_form id="4832"]

Une idée ?!

Vite...

Ça vous a plu ? Suivez nos news sur les réseaux sociaux !