Article mis à jour le 24 Oct 2023
Communication et langage font-ils toujours bon ménage ? Petit article pour pointer une faute de grammaire très répandue dans les profils LinkedIn de consultants divers.
Accompagner à + verbe à l’infinitif est une faute de français
Ouf, c’est dit et écrit ! La tournure fautive qui fait mal aux oreilles et mal aux yeux – et qu’on voit partout sur LinkedIn, souvent sur le profil de professionnels du marketing et de la communication…
Rappel de grammaire : comment utiliser le verbe accompagner
On peut accompagner un entrepreneur à un dîner…
MAIS on ne peut pas accompagner un entrepreneur (ou une entreprise) « à » améliorer sa communication (ou autre chose – surtout en faisant soi-même des fautes de grammaire).
Il est probable que les nombreux consultants qui affichent ce « J’accompagne les entreprises à améliorer leur efficacité… » (ou « à » faire autre chose) sur leur profil LinkedIn :
- tiennent à employer le terme « accompagner », parce que celui-ci suggère que l’on chemine ensemble – ce qui est, il est vrai, éminemment sympathique et stimulant,
- souhaitent induire la notion d’aide, mais « aider » fait partie des mots politiquement incorrects, d’où dilemme…
C’est pourquoi sans doute une certaine sphère professionnelle a adopté cette utilisation erronée du verbe « accompagner », en lui attribuant le sens (et la construction) du verbe « aider ».
Avez-vous un souci ou un problème ?
On peut rapprocher ce barbarisme du remplacement systématique de « problème » par « souci » dans le domaine du marketing et de la l’argumentation commerciale, depuis au moins deux décennies (merci le télémarketing). En effet, « souci » est supposé être plus doux, moins négatif, moins effrayant que « problème ». Pourtant le sens des deux mots est bien différent ! Par exemple, manquer de farine quand on veut faire un gâteau est un problème mais ne pose pas un souci majeur. En revanche, prendre trois kilos n’est pas en soi un problème mais peut poser souci. CQFD.
Revenons à nos histoires d’accompagnement. La solution grammaticalement correcte serait d’utiliser un vrai complément circonstanciel de but, introduit par la préposition « pour » et non « à ». Par exemple, on pourrait dire :
D’ailleurs c’est vraiment ce que fait Opus Numerica. Entre autres. Sans fautes de grammaire ni langue de bois.
Alors si vous souhaitez être accompagné, conseillé, voire aidé pour votre communication digitale, verbale, visuelle ou globale, contactez-nous !
P.S. : Connaissez-vous l’origine du verbe « accompagner » ? Étymologiquement, le « compagnon » (qui donne aussi « copain »), c’est « celui qui partage le pain avec un autre ». « Accompagner » ajoute la notion de mouvement (ad en latin). Sympa, non, cette idée de cheminer ensemble en se nourrissant – et pourquoi pas pour aller gagner notre pain ? C’étai l’instant culturel car chez Opus Numerica, culture, communication et langage font bon ménage !