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L’espace de la danse et de la performance : un soir à Cavaillon

par | 7 Oct 2017

J’ai assisté vendredi 7 octobre 2017 à un spectacle de danse contemporaine qui alimente mon questionnement sur l’espace de la danse et de la performance et sur le rôle du public dans ces pratiques artistiques.

L’espace de la danse et de la performance : quelle place pour le public ?

Dans un récent article sur la performance artistique, je questionnais l’absence d’interaction avec le public dans une grande partie des performances (dansées ou autres) proposées aujourd’hui. Ces performances ont souvent lieu sur scène dans des lieux de spectacles, du moins dans les petites villes comme Avignon.

A l’inverse, certains spectacles de danse contemporaine, parce qu’ils débordent de l’espace conventionnel de la scène, ont une dimension performative. C’est le cas du spectacle Les rois de la piste auquel j’ai eu le plaisir d’assister hier soir à La Garance à Cavaillon.

L’espace de la danse et ses variations : de la piste à la scène

Dans un premier temps, cinq danseurs (dont le chorégraphe Thomas Lebrun) interprètent sur scène une multitude de personnages qui défilent les uns après les autres sur un carré de lumière au sol figurant le dancefloor des boîtes de nuit. Les danseurs changent de costume entre deux passages sur scène et incarnent à chaque fois une personnalité différente.

J’ai mis un moment à réaliser qu’ils n’étaient que cinq interprètes, tant l’enchaînement se fait rapidement. Il faut dire aussi que c’est extrêmement drôle car chacun de nous a un jour rencontré (ou été…) l’une de ces figures archétypales du monde de la nuit, à la fois touchantes et plus ou moins ridicules.

Les espaces intérieurs : la dimension transcendante de la danse

La deuxième partie du spectacle présente une chorégraphie sobre et majestueuse dans laquelle sont intégrés les gestes et attitudes arborés par les personnages de la première partie, avec une grande finesse, beaucoup de sensibilité et d’émotion. La chorégraphie évolue en intégrant progressivement les différents danseurs, en apportant de subtiles variations aux mouvements et en mettant en scène un jeu de relations entre les danseurs. Magnifique.

En un sens, cette danse initiée par les représentations caricaturales de différentes figures archétypales des boîtes de nuit, en reprenant toute sa dimension artistique et scénique, pourrait suggérer que, à un certain niveau, chaque danseur du samedi soir, aussi maladroit, ridicule ou pathétique soit-il, participe à un mouvement collectif de création, en tentant de se relier, avec les moyens dont il dispose, à une certaine dimension transcendante de la danse, aux autres et peut-être aussi à quelque chose de lui-même.

Décloisonner l’espace de la danse : de la scène à la piste

Ce spectacle de danse contemporaine fut suivi d’un temps d’interaction du chorégraphe et des danseurs avec le public. A la réflexion, on pourrait considérer ce moment comme le troisième temps du spectacle lui-même, dont il n’est pas réellement séparé.

Les danseurs, ayant rendossé les tenues kitsch de dancefloor de la première partie du spectacle, montés sur un podium dressé pour l’occasion dans le hall du théâtre, ont montré au public les gestes élémentaires d’une des chorégraphies du spectacle, de manière très vivante et amusante (cf. vidéos ci-dessous et en bas de la page).

J’ai été touchée par la générosité du chorégraphe et des danseurs qui, après une heure de prestation intense, ont encore consacré un long moment à faire danser le public, créant un authentique moment de partage, de joie et de défoulement pour tout le monde.

L’espace de la danse, ne serait-ce pas tout lieu où quelqu’un danse ?

Lorsque les danseurs (professionnels) se furent retirés, la fête continua jusque vers minuit avec le DJ dont la programmation remporta un vif succès auprès des jeunes comme des moins jeunes, dans une ambiance festive et conviviale.

On pourrait considérer que c’est le quatrième temps du spectacle : le public prenant la suite du mouvement initié sur scène, lui-même initialement inspiré par des expériences vécues sur les pistes de danse des discothèques.

Le chorégraphe a fait ce beau cadeau au public : il lui a ouvert un espace et un temps pour danser.

L’espace de la danse s’ouvre, la performance s’invite

En raison de ces interactions avec le public et du lien qu’il établit entre les lieux de la vie et les espaces de l’art, ranimant au passage en chacun la joie de danser en toute liberté, le spectacle Les rois de la piste peut selon moi être qualifié de performance, même s’il présente une chorégraphie répétée et reproductible et non une improvisation impossible à réitérer.

Au demeurant, l’animation et la fête dans le hall du théâtre relèvent de l’expérience unique, intimement liée aux personnes en présence à un moment donné.

Ce spectacle se rapproche plus à mes yeux de la performance que la plupart des manifestations appelées « performances » auxquelles j’ai eu l’occasion d’assister ces dernières années. Bravo et merci au chorégraphe et aux danseurs ainsi qu’à La Garance pour la qualité de sa programmation.

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Les rois de la piste ont entraîné le public dans leur danse après le spectacle

Aperçu en vidéo de la chorégraphie que Thomas Lebrun a fait reproduire aux spectateurs d’une manière efficace et pleine d’humour.

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